Les projections pour le futur : les scénarios du GIEC
01/07/2023Le climat à venir est notamment fonction des émissions ou concentrations de gaz à effet de serre et d'aérosols dues aux activités humaines. Pour simuler l’évolution du climat, il faut donc émettre des hypothèses sur l'évolution de ses émissions et sur celle la population mondiale et des sociétés : c’est ce qu’on appelle des scénarios. Les nouveaux scénarios utilisés pour le sixième cycle du GIEC tiennent désormais compte à la fois des émissions de gaz à effet de serre et des contextes socioéconomiques.
Le GIEC, les CMIP6 et les SSPs
Le Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’Évolution du Climat (GIEC) a défini 5 scénarios pour représenter l'évolution future possible des concentrations de Gaz à effet de serre (GES), comme le dioxyde de Carbone CO2 illustré ici, mais aussi d'ozone et d'aérosols pour le 21e siècle et au-delà (Representative Concentration Pathways, RCP).
Ces scénarios RCP correspondent à diverses stratégies d'adaptation et d'atténuation, classées en cinq familles (Shared Socioeconomic Pathways, SSP) parmi lesquelles :
- SSP1-2.6 (RCP 2.6), scénario optimiste : fortes réductions d'émissions de GES (effort international) ; net zéro en 2080 (Accord de paris COP21 visant à limiter le réchauffement planétaire en dessous de +2 °C en 2100) ;
- SSP2-4.5 (RCP 4.5), scénario intermédiaire : poursuite des émissions actuelles jusqu’à 2050 ; diminution ensuite ;
- SSP5-8.5 (RCP 8.5), scénario pessimiste : fortes émissions ; doublement en 2050 ; triplement en 2100 ; poursuite de la croissance démographique et économique ; forte dépendance aux énergies fossiles.
Pour quantifier de quelle façon le climat pourrait évoluer dans de tels scénarios sociaux-économiques, les centres de modélisation du climat ont fait tourner leurs modèles numériques respectifs pour alimenter un jeu de données nommé CMIP6 pour Coupled Model Intercomparison Project – Phase 6. Le rapport AR6 du GIEC s’appuie sur ce jeu de simulations climatiques globales afin d’analyser les tendances climatiques passées et se projeter dans le futur. Pour le scénario SSP3-7.0 par exemple (en rouge sur le graphique ci-dessous), la température moyenne à l’échelle du globe pourrait augmenter par rapport à la période de référence 1850-1900 de près de 4,5 °C en moyenne en fin de siècle avec une fourchette d’incertitude de ± 1 °C liée à la modélisation numérique.